Comment l’insomnie affecte t elle notre santé ?
J’écris cette mini capsule à titre de rappel que le sommeil est un facteur important pour le maintien d’une santé optimale. Sachez que lorsque vous totalisez entre 17 heures et 19 heures d’éveil consécutif c’est comme si vous aviez un taux d’alcoolémie de 0,05 mg. Ainsi, si un jour vous croyez être superman ou superwoman ou encore un personnage du film «Black Panther » ou tout autre super héro de ce genre et que vous faites un 24 heures d’éveil consécutif, c’est l’équivalent d’un taux d’alcoolémie de 0,10mg. (vos capacités physiques et mentales sont affaiblies).

D’une part, le sommeil et le stress causés par un temps élevé d’heures d’éveil consécutif pourraient aussi avoir un impact négatif sur vos prises de décisions, votre concentration, votre humeur, vos actions et vos performances sportives (réduire l’intensité ou le volume d’entraînement). Par exemple, rien de pire que de ne pouvoir suivre la conversation avec un ami (e)ou encore oublier ce que notre interlocuteur vient de nous dire et le faire répéter la même chose 2 ou 3 fois afin de saisir le message. Imaginez envoyer un courriel au mauvais destinataire au travail par manque de focus ou encore laisser son « cup » de café sur le toit du véhicule et démarrer comme Gilles Villeneuve…ouf …bonjour la fatigue …et ce, sans compter l’impact qu’elle aura sur votre système immunitaire. Certaines études (Francois Duforez, spécialiste du sommeil) démontrent que les navigateurs qui passent au-delà de 90 jours sans vraies nuits (entre 6 et 9 heures de sommeil) deviennent plus fragiles et hausse le risque de pneumonie (allo Corona virus) et de dépression.

D’autre part, l’insomnie et les courtes périodes de sommeil sont associés à un plus haut risque de maladie cardiovasculaire telle que l’hypertension, l’angine de poitrine, l’infarctus et le diabète de type 2 et le syndrome métabolique. Dans la société d’aujourd’hui, où la performance règne et la vitesse d’exécution d’une tâche quelconque doit résulter en un produit de qualité supérieure, où les jeunes sont transformés en zombies dû a la consommation de je ne sais quoi pour hausser leur performance académique et/ou sportive pour compenser un surplus de temps passé sur une console de jeu ou sur les réseaux sociaux, le sommeil est un signal qu’on ignore trop souvent. Ce que je viens de décrire est bel et bien la société dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Au rythme où va le monde dans lequel nous vivons, le sommeil semble être devenu un luxe alors qu’il est pourtant considéré comme un besoin vital tel que respirer, boire ou manger…

Par ailleurs, si vous vous souciez de votre poids, de votre santé et de votre bien être général, faites gaffe au sommeil car le simple fait d’en manquer, ne serait-ce que pour une courte période, (dormir moins de 5 heures durant 6 jours consécutifs) pourrait avoir un impact négatif en diminuant la production de l’hormone de la leptine et en augmentant le niveau de l’hormone de la ghréline.

Vous vous demandez sûrement ce qu’est la leptine et la ghréline? Eh bien la leptine est une hormone sécrétée par les adipocytes (cellules graisseuses) dont le rôle est de signaler au cerveau (hypothalamus) la satiété (elle inhibe l’appétit) alors que la ghréline, sécrétée par l’estomac, est l’hormone qui stimule l’appétit. Ces hormones ont comme rôle de stimuler la dépense énergétique.

Certaines études scientifiques ont démontré une diminution de 18% du taux hormonal diurne de la leptine,ainsi qu’une augmentation de 25% du taux de ghréline après seulement 2 jours consécutifs de nuit de sommeil de 4 heures chez des jeunes hommes en santé. Non seulement l’insomnie stimule l’appétit mais le pire c’est qu’elle cause aussi un besoin de manger des aliments non sains pour la santé (junk food). Ainsi, se priver de sommeil, perturbe le système de régulation de la dépense énergétique. Alors, ce que ça veut dire en bon français, c’est que si tu ne dors pas assez, tu prends du poids. Aussi simple que ça.

Si vous n’êtes pas encore convaincu des bienfaits d’une bonne nuit de sommeil et que vous persistez à croire en votre supériorité physique, lisez ce qui suit :

Écourter les nuits de sommeil pourrait aller jusqu’à impacter votre réponse sexuelle (satisfaction sexuelle générale).

Logiquement, il est facile de comprendre ce phénomène car généralement, tout ce qui nous semble facile devient compliqué quand on se prive de sommeil. Dans mon livre à moi, le sexe, c’est simple à condition d’être en bonne santé. Être en santé signifie avoir une bonne santé physique (se sentir bien dans son corps et l’aimer), une bonne santé mentale (être bien dans sa tête), une bonne santé physiologique, être efficace au travail, en bonne relation avec son entourage (famille, ami etc) et avoir une bonne santé sexuelle. Quel est le mode d’emploi pour arriver à ce résultat de santé globale ? Vous avez sûrement deviné; en ayant simplement une bonne hygiène de vie, soit bien manger, s’activer (exercice) et bien dormir.

Comprenez mon raisonnement, il est démontré depuis longtemps que l’activité physique a des conséquences positives sur notre corps et sur le plan psychologique. Quand on se sent  bien dans son corps et dans sa tête, l’estime de soi augmente. Entre autre, sur le plan physiologique; l’activité physique engendre une amélioration du débit sanguin et de l’hémoglobine dans le sang a travers les artères et partout dans le corps (incluant les organes impliqués lors des relations sexuelles). Autrement dit, l’activité physique combinée à une alimentation équilibrée permet une meilleure circulation sanguine lors de rapports sexuels. (Capacité de maintenir une érection ferme chez l’homme et possiblement la lubrification chez la femme).

Pour conclure, dormir suffisamment a comme conséquence un effet positif sur tous les aspects que je viens d’énumérer. Par contre, ce qu’il faut retenir, c’est que si le sommeil est perturbé constamment, il sera difficile d’arriver à maintenir une santé globale à long terme.

Maintenant, c’est à vous de choisir !

Faites de beaux rêves!

Références

Bertisch SM1,2et al., Insomnia with objective short sleep duration and risk of incident cardiovascular disease and all-cause mortality: Sleep Heart Health Study. Sleep. 2018 Jun 1;41(6)

Cummings DE, Foster-Schubert KE et al., Ghrelin and energy balance: focus on current controversies. Curr. Drug Targets. 2005;6(2):153–169.

Sarosh J et al., Nocturnal levels of ghrelin and leptin and sleep in chronic insomnia. Psychoneuroendocrinology. 2009 May; 34(4): 540–545.